Taxonomie de l'amour de Rachel Allen, Bayard Editions, 2020
Quel roman touchant et délicat, qui ne semble pas vouloir s'évaporer de nos pensées, une fois la lecture finie...
Durant plusieurs années, on suit la vie et le destin inexorablement lié de deux adolescents. Spencer, atteint du syndrome de la Tourette, est tombé amoureux de Hope, sa voisine, dès le premier regard. Hope, cette fille joyeuse et tellement belle, qui aime grimper aux arbres. Mais il faudra plusieurs années aux deux adolescents pour se trouver réellement, car les alléas de la vie en ont décidé ainsi. Simplement parce qu'il faut grandir et murir ou parce que ce n'est pas toujours le bon timing et parfois aussi parce que les drames s'immiscent et gâchent tout. Il y a des tonnes de raisons et des tonnes de chemins possibles, Spencer le démontre bien avec les taxonomies qu'il aime établir.
J'ai aimé ces personnages principaux, sensibles et faillibles. Le syndrome de la Tourette est très bien explicité mais il n'est pas le sujet principal de ce roman. Ce qui définit avant tout Spencer, c'est bien sa sensibilité et sa manière de voir le monde. Les personnages secondaires sont également formidables et nous interrogent sur bien des thèmes : la filiation, la famille, le deuil, le racisme, aussi.
Bien sûr, il y a un côté romantique indéniable mais ce n'est pas niais. C'est poétique, empli de tendresse et de moments suspendus.
Quant au fait que l'histoire se déroule sur plusieurs années, cela est un plus considérable pour le récit qui prend des airs de récit initiatique. Cela lui apporte de la profondeur et ça nous montre que la traversée de l'adolescence n'est pas de tout repos mais que son issue peut-être belle et évidente.
Juliane
Date de dernière mise à jour : 21/09/2020
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